Les lois d’application universelles

Tout individu qui opte pour l’athéisme ne fait que traduire la qualité de ses tendances. Il se condamne à une vie marginale qui n’à de raison que celle qu’il a voulue et qu’il tente de confirmer à travers une mécanique assidue d’autosuggestion quasi permanente. Ainsi l’athée s’adapte à son projet de vérité et acquiert son équilibre existentiel.

Pour le croyant les choses sont plus compliquées. Il est tenu à raisonner son option et à lui accorder plus de consistance et une énergie capable d’encadrer entièrement son comportement

L’athée a besoin d’un équilibre statique qui lui permet de faire ce qu’il veut. Le croyant a besoin d’un équilibre dynamique qui conditionne et justifie son action. Il doit donc posséder la foi, autrement dit, accéder à la logique du domaine spirituel pour réaliser la formidable transition. Les

Probabilités doivent acquérir leur maturité pour atteindre le stade de la vérité. Les facultés mentales ne pourraient jamais réaliser cette transition. Elles n’ont pas les capacités nécessaires pour s’adapter au caractère évolutif du domaine spirituel. Le discours divin tient compte de cette pathologie. Il a mis à la disposition du croyant tous les moyens nécessaires à sa transition afin de transformer la simple et très vulnérable option de départ en foi ferme voire en conviction. Il a donc proposé au croyant d’appliquer textuellement les lois d’application universelles conçues pour une exploitation exemplaire de ce domaine spécifique. Ces sont, bien sur, la prière, l’aumône et le carême.

Durant toute son histoire l’humanité a traité ces lois dans un cadre purement dogmatique. Elle les a accueillies, conçues et appliquées comme devoirs sacrés, comme obligations et prescriptions. Elle n’a jamais pu définir leur raison ni leurs techniques opératoires. Son niveau de maturité ne s’adaptait pas à la formidable vocation de ces lois. Aujourd’hui, l’homme a toutes les chances d’accéder à ce savoir et d’améliorer considérablement ses rapports avec la religion.

 

  • La loi de la prière

 

Le croyant peut s’adapter au contexte de la religion et pouvoir évoluer, sans encombre, au sein de ce savoir spécifique dont dépend son destin. Il doit, avant tout, disposer des fils conducteurs qui le guident à travers ce vaste labyrinthe et l’empêchent de s’égarer. Il s’agit des Attributs de Dieu les principales garanties à toute entreprise de recherche dans le domaine spirituel.

Pour comprendre les raisons essentielles du rituel prescrit par la religion il faut se référer immédiatement à l’Autosuffisance, l’attribut fondamental du Seigneur. Dieu ne se soumet jamais au besoin de quelque nature qu’il soit. Son Autosuffisance est absolue Il n’a besoin de rien puisque le besoin élimine la divinité. Il n’a besoin ni d’être reconnu, ni d’être aimé, ni d’être adoré ou prié. La prescription de cet important et rigoureux exercice cultuel est conçue pour un seul et unique objectif : servir l’intérêt vital de l’être humain et garantir sa réussite. En exécutant le rituel, le croyant ne donne rien à Dieu. Il ne fait que subvenir à ses propres besoins. La prière est une loi d’application universelle adaptée au domaine spirituel abstrait. Elle agit efficacement sur la Constitution générale du croyant pour l’aider à s’approcher progressivement de ces notions abstraites et à acquérir une série de vérités naguère impossibles. Cela veut dire, transformer l’option de départ, la simple probabilité, violemment menacée par le doute, en une vérité consistante et ferme qui, avec le temps et l’assiduité de l’exercice, acquiert sa maturité et son stade de conviction intuitive.

Le mécanisme opérationnel de la prière

L’application de cette loi nécessite une préparation tridimensionnelle :

A.une préparation physique par les ablutions

B.une préparation mentale qui s’effectue à travers la mobilisation des facultés de l’esprit et leur totale disponibilité d’établir un contact avec Dieu Le Créateur.

C.une préparation psychologique provoquée par les deux principales motivations : l’amour et la crainte. C’est la mise en d’alerte de l’ensemble des facteurs psychologiques dont l’influence est déterminante.

 

La prière est un dialogue sacré et directe avec Dieu. L’orant, entièrement motivé s’adresse à son Seigneur à travers l’invocation qui traduit tout son attachement, son amour, sa confiance et sa reconnaissance. Il convoite Sa miséricorde et Son aide. Il redoute Sa colère et Son châtiment.

La lecture de quelques versets coraniques constitue la réponse du Seigneur et Ses précieuses recommandations à l’orant submergé de paix et de quiétude.

Au cours de ces quelques minutes se déclenche un formidable accouchement auquel participent activement toutes les composantes de l’être.

Pour confirmer le dialogue, l’orant doit imaginer son interlocuteur, produire un effort colossal pour imposer son existence à toutes les facultés et perceptions. Il doit le situer quelque part dans le ciel, devant lui, au dessus ou ailleurs afin de pouvoir l’interpeler et lui parler. A ce moment précis intervient la faculté logique, de nature matérielle, qui n’admet l’évidence que dans la mesure où elle est confirmée par la preuve formelle. Elle démentit, récuse et condamne. Elle ridiculise d’emblée l’entreprise. Elle n’accepte pas cette divinité invisible.

La véhémente réaction de la logique soulève l’intervention immédiate de la principale motivation qui véhicule de puissants et déterminants facteurs psychologiques : l’amour et l’attachement à la personne de Dieu, les promesses de la réussite, l’accès à l’univers eschatologique, puis la peur et la terreur d’un échec, l’enfer terrifiant, le calvaire éternel, etc. Car tout cela est, au moins, probable, en plus, cette logique n’a aucun moyen de confirmer son démentit. Elle a tout l’avantage de se retirer, d’observer sa stricte neutralité pour préserver sa principale vocation.

Cet accouchement mobilise toutes les potentialités de l’être. Il dure quelques minutes pour déclencher le processus d’imprégnation confié aux facteurs psychologiques : attachement, autosuggestion, adaptation, puis fixation. Ces facteurs sont lents, progressifs mais d’une efficacité surprenante. Ils portent l’option de départ, si faible et si vulnérable, à son stade de foi ferme puis en conviction d’abord au niveau de la conscience puis, avec le temps et l’exercice, au niveau de l’esprit, voire au niveau de la logique. Malgré ses contestations et son rejet de tout le contexte spirituel cette faculté n’échappe pas au mécanisme. Les facteurs psychologiques la contournent habilement et l’engendrent pour la séduire. Elle s’attache à la probabilité, elle s’y adapte et s’y accroche. Mieux encore, elle agit en sa faveur et collecte tout ce qui pourrait la consolider ou la confirmer. A chaque prière, il y a une amélioration, un progrès et un pas vers la foi.

Les règles d’application.

A.l’envie et le sincère désir d’exécuter l’acte rituel.

B.la concentration maximale dont dépend le projet d’imprégnation.

C.le respect des termes du rituel.

D.la régularité de l’exercice de la prière.

 

Comme nous devons le constater la loi de la prière est prodigieuse et fulgurante. Il faut préciser cependant que les descriptions proposées sont superficielles, vu les spécificités du domaine qui est abstrait donc quasi-inaccessible. Elles ne devraient évoquer que l’aspect apparent de l’iceberg. Mais c’est déjà énorme.

Mohamed disait : « La prière est la clé du paradis » ; «La prière est la seule garantie contre une éventuelle récidive»

La réussite exige un éveil constant et un continuel effort d’autodépassement. La prière conduit l’être humain vers la vérité grâce à ses mérites et à sa persévérance. Elle transforme l’option en foi que la régularité et l’assiduité ne cessent de consolider. Or la rupture de l’exercice est fatale. La foi n’est jamais définitive. Elle demeure instable et vulnérable. Elle peut atteindre le stade de la conviction comme elle peut retourner à son point de départ, une simple option. Elle pourrait également disparaitre définitivement. Tout dépend de la volonté de l’intéressé et de sa persévérance. En matière de religion, rien ne se donne, tout se mérite.


L’objectif de la foi.

La foi est un élément fondamental. Elle décide du destin et du salut de l’être humain. Elle procure la raison d’être et définit la voie à suivre et le comportement à observer pour réussir son entreprise. Elle est la clé de tout mais elle ne constitue pas l’objectif final. Elle n’est pas une fin. Elle est un moyen. Elle est conçue pour réaliser le but principal de l’existence soit la transcendance de l’intéressé et sa parfaite intégrité morale, l’indispensable critère de réussite.

Celui qui acquiert la foi et ne réalise pas sa transcendance morale aurait utilisé le moyen adéquat sans aboutir au but de son entreprise. Ce cas est, malheureusement, très fréquent du à l’ignorance et à cette lecture dogmatique qui concentre les efforts autour du rituel pour négliger dangereusement l’objectif principal dont dépend le destin du croyant. C’est l’échec qui affecte et épuise littéralement les sociétés islamiques les condamnant au sous développement chronique.

L’investissement divin constitue le plus puissant projet de développement, d’évolution et de civilisation qui puisse exister dans cet univers. L’application rationnelle de ce projet est une garantie mathématiquement établie pour porter l’humanité à son plus haut degré d’évolution. L’islam et le sous-développement ne peuvent jamais coexister dans le même espace et au même moment. On n’est jamais musulman et en même temps sous développé. Le drame des sociétés dites islamiques est la conséquence logique des lectures marginales de l’islam. Ce drame est visible à l’œil nu. Dans la mosquée la majorité des musulmans sont des anges. Mais dans la rue c’est autre chose. Faut-il admettre que ces milliers de vénérables savants et théologiens de l’islam sont si ignorants et si incapables d’encadrer ces sociétés.

Quand on acquiert la foi et qu’on ignore l’objectif qu’elle prévoit, on ne réussit pas pour autant.

Le prophète Mohamed n’a cessé de dire et de confirmer :

‘’ La religion se définit dans l’intégrité morale. Celui qui n’a pas réalisé cette intégrité n’a rien de religieux.’’

Croire ou savoir

Avant de clore ce chapitre il est utile de signaler que la religion ne demande jamais à l’être humain de savoir que Dieu existe mais de croire. Le savoir est matériel. Il s’acquiert par le biais d’une synthèse confirmée par une preuve irréfutable. Il est exclusivement mental et rationnel. Il est immédiat et définitif. La foi se confie aux facteurs psychologiques déterminants qui tentent d’acquérir une vérité appartenant à un domaine caché et abstrait dont elle tente de s’approcher au prix d’un effort constant et durable. Son acquisition est beaucoup plus difficile. Elle est surtout méritée.

 

  • La loi de l’aumône.

 

La foi désigne la voie qui conduit à la réussite. Le croyant est puissamment motivé à réaliser le précieux objectif. La purification morale déclenche un interminable effort de lutte et d’autodépassement. Comment agir directement et efficacement sur un tissu aussi abstrait, aussi complexe et aussi indomptable ? Comment gérer ses contradictions, le libérer de ses vices et lui impliquer des vertus parfois inaccessibles.

Tenant compte des limites de ces moyens d’action, le discours divin a fourni l’aide nécessaire et suffisante. Il a prescrit l’application de l’aumône comme principal support de purification morale.

Parvenu sous forme de prescription et d’obligation sacrée, l’aumône est la deuxième loi d’application universelle conçue pour une exploitation exemplaire du tissu psychologique de nature abstrait et immatériel. Il agit directement sur ce tissu pour réprimer les vices indésirables et cultiver les vertus indispensables pour l’intégrité de l’intéressé.

Mécanisme de l’aumône.

Le mendiant qui tend la main pour demander de l’aide est une situation idéale pour déclencher le mécanisme de l’aumône. Ce spectacle provoque une série de réactions positives chez les uns, négatives pour d’autres. Il peut déclencher l’amour, la pitié, la solidarité, la charité, la générosité, la bonté, etc.., donc la donation. Il pourrait également soulever l’égoïsme, l’indifférence, l’égocentrisme, l’avarie, etc.., la donation ne s’effectue pas. La religion incite le croyant à profiter de cette précieuse occasion qui déclenche un fulgurant accouchement au niveau du tissu psychologique caractérisé par la lutte acharnée entre les facteurs positifs et les facteurs négatifs, entre les vertus qui ordonnent la donation et les vices qui rejettent cette donation. Cet accouchement est très bref. Il s’effectue en quelques fractions de seconde. Mais ses résultats sont surprenants. La donation montre que les vertus sont puissantes. Elles ont dominé la situation et se sont accaparées de l’entreprise. Elles ont battu les vices et exigé la donation. La religion ordonne la donation pour soutenir les vertus les confirmer et les habituer à dominer afin de les fortifier et les consolider encore et toujours jusqu’à s’emparer définitivement de toutes situation similaire.

Avec l’assiduité et l’application régulière de la loi de l’aumône, l’acte de donation devient immédiat et spontané. Les vices s’épuisent et disparaissent définitivement. En éliminant ces obstacles, les vertus deviennent libres et auto déterminantes.

L’intéressé acquiert une série de vertus et une bonne part de facteurs actifs et nécessaires pour son entreprise de purification et de transcendance. Le reste viendra.

Les règles d’application de la loi.

A chaque loi, la religion prescrit des règles pour que l’application s’effectue avec efficacité et réalise les résultats prévus. Voici celles qui concernent l’aumône :

 

A. « Vous n’obtiendrez la purification que si vous donnez des choses que vous aimez » Ch. : 3 V : 92

Quand on donne des choses sans valeur le conflit entre les vices et les vertus ne se déclenche pas. Aucun changement ne se fait au niveau du tissu psychologique.

 

B. « Ne donnez jamais les choses vilaines. » Ch. : 2 V : 267

Donner de mauvaises denrées aux nécessiteux inverse les résultats de la loi et cultive les vices : La mauvaise foi, l’orgueil, le mépris, etc.

 

C. « N’annulez pas l’effet de l’aumône par vos attitudes de condescendance et de provocation tel celui qui donne pour se faire valoir. » Ch. : 2 V : 264

 

L’aumône ne s’applique pas seulement aux gens aisées. Elle s’applique à tous sans exception. Elle ne s’évalue jamais par la quantité mais uniquement par l’effet qu’elle provoque au sein du tissu psychologique de l’intéressé. Un riche peut donner des millions le pauvre ne peut donner que quelques sous. L’effet et le résultat demeurent identiques.

Le prophète incitait les pauvres à faire l’aumône car ils n’en sont pas exempts :

‘’Donnez, ne serait-ce que la moitié d’une datte ‘’

 

  • La loi du carême

 

La loi du crème a été prescrite pour cultiver une série de valeurs morales indispensables pour l’autodétermination du croyant. Elle lui procure le moyen d’affronter les grandes épreuves de l’existence avec maitrise. Ces valeurs sont de beaucoup supérieures à celles que cultive l’aumône.

Mécanisme de la loi.

La décision de jeuner nécessite une détermination totale de la volonté d’affronter les exigences pénibles de cet exercice de privation volontaire. C’est un grand défi aux besoins du corps et à l’ensemble des instincts naturels qui le régissent. Pour pouvoir réaliser une telle attitude la volonté a besoin d’aide et de puissants supports qui la confirment et la soutiennent. Motivée par les grandes promesses que lui procure la foi, cette volonté doit mobiliser ce qu’elle a de meilleur pour appuyer sa décision : patience, persévérance, abnégation, sacrifice, autosuffisance, indépendance, liberté, autodétermination, etc. Généralement immobiles et inactifs, ces facteurs de puissance se trouvent brutalement secoués. Ils interviennent vigoureusement pour encadrer et soutenir la volonté puis confirmer sa courageuse décision. Vacillante et faible au départ, cette volonté, ainsi encadrée et soutenue, va progressivement se fortifier et s’affermir. L’exercice du jeune, devenu une nécessité impérieuse et une obligation sacrée va procurer à tous les facteurs d’encadrement leur maturité et leur aisance qui se manifestent, à la fin de chaque journée, par une victoire et une satisfaction qui frôle le bonheur.

Ainsi la loi du carême cultive affermit et confirme les facteurs de puissance, le matériel d’action le plus performant et le plus actif dont le croyant a besoin pour affronter, dominer et défier les grandes épreuves de l’existence. Avec de tels moyens, il a toutes les chances de réussir.

La loi du carême s’exerce sur un domaine abstrait qui nous échappe. La description se limite à l’apparence. Il ne s’agit donc pas d’analyse, mais de simples observations que nous procure l’exercice. Lors du jeune, l’intéressé subit une très forte tension, un déferlement inhabituel de sensations et d’émotions qui se traduit à travers ses attitudes et son comportement. Cela confirme que quelque chose de très important est en train de s’effectuer en son fort intérieur.

Les règles d’application de la loi du carême

A.Confirmation quotidienne de la volonté de jeuner qui met en disponibilité les facteurs de puissance comme principaux supports.

B.Disponibilité physique et psychologique du pratiquant : ni maladie, ni grossesse, ni aucune autre indisposition provenant d’un voyage pénible ou d’un travail éprouvant.

C.Les malades chroniques et les personnes affaiblies par un âge avancé en sont exempts. Ils doivent compenser ce manque par un supplément d’aumône qui agit dans le même cadre que le carême même si les vertus qu’elle cultive sont de catégorie différente.

 

Durant tous les messages succédés sur cette terre, la religion a prescrit aux différents peuples l’application des trois lois fondamentales conçues pour l’exploitation exemplaire du tissu spirituel. Cette rigueur n’avait qu’un seul but : aider l’être humain à réaliser des objectifs quasi-impossibles et qui échappent royalement à ses moyens.

Ces trois lois sont textuellement comparables aux lois de la physique qui exploitent le domaine matériel et qui sont aisément accessibles à l’esprit humain. Les lois de l’esprit sont inaccessibles elles conservent leur mystère tout en confirmant leur vocation. Telle fut la volonté de Dieu.

L’être humain se trouve ainsi clairement renseigné et averti. Le plus performant matériel d’action fut mis à sa disposition pour l’aider à réussir son entreprise et à sauvegarder son destin futur. La responsabilité est strictement individuelle. C’est à lui de décider et d’agir.

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