Le piège du matérialisme

La renaissance de l’Europe marque un tournant dans le comportement de l’humanité. La tendance humaniste s’arrogea le devoir de libérer et d’émanciper la société. Elle s’ingénia à neutraliser le pouvoir de l’église, à critiquer sévèrement son comportement puis son enseignement. Malgré toute sa crédibilité et sa popularité la Bible ne pouvait pas s’opposer à ce violent ras de marais. Dans le programme établi par la religion La Bible n’était pas conçue pour assurer les besoins conceptuels d’une société sujette à une aussi importante transition. Cette mission fut confiée au Coran. Et comme l’église a déjà devancé les évènements et discrédité définitivement l’islam et le Coran, l’humanisme ne trouva aucune peine à se débarrasser de la religion pour s’adonner à cœur joie au matérialisme. C’est le piège. Une nouvelle équation existentielle s’établit pour s’emparer des consciences avides de renouveau. L’être humain ne doit plus jamais manger pour vivre.

Dorénavant il doit vivre pour manger, jouir, se divertir et profiter pleinement de toutes les joies et de tous les bonheurs de la vie. Quelle autre raison de vivre serait-elle meilleure que celle-ci ?

L’église s’éclipsa docilement dans ses temples pour grignoter discrètement ses menues fortunes et conserver ses petits privilèges. Le Coran ne trouva aucun accès à cette société solidement barricadée et l’humanité bascula dans la toile soyeuse mais empoisonnée du matérialisme, son éternel et redoutable ennemi

La petite et moyenne bourgeoisie puis les multinationales, enfin les gigantesques empires économiques s’emparent successivement du butin. Pour s’enrichir continuellement il faut développer la croissance et pour maintenir le taux ascendant de cette croissance, il faut agir efficacement sur l’instinct de consommation de l’individu. Il faut le conditionner définitivement à cette nouvelle vocation de consommateur qui vit uniquement pour manger. Que veut-il de plus ?

Les rapports rationnels, que la religion eut tant de peine à établir entre le moyen et l’objectif, furent inversés pour condamner l’être humain à la dépendance et à la vulnérabilité.

Le plaisir, qui conditionne le comportement humain, est un instinct naturel conçu pour assurer son équilibre et le déroulement normal de l’existence.

Le plaisir de manger provoqué par la faim se manifeste à travers l’appétit, le désir ardent et l’agréable satisfaction. C’est la très subtile motivation qui oblige le concerné à se mobiliser entièrement pour acquérir la nourriture nécessaire au corps et à la varier afin de réaliser le principal objectif : l’équilibre physique strictement indispensable pour vivre normalement sa vie.

Sans cet instinct et cette puissante motivation que véhicule le plaisir, la nourriture serait une pénible corvée. L’être humain serait contraint de l’acquérir. Mais il négligerait certainement sa quantité et sa qualité.

Le plaisir ne représente ni bonheur ni joie. Il est synonyme de besoin, de dépendance, d’insuffisance et de vulnérabilité. Or tout besoin s’effectue au détriment de la liberté. Si l’homme pourrait vivre sans ce besoin de se nourrir, il serait libre, auto-suffisant et autonome, donc plus heureux.

Le plaisir du sexe et tout le cinéma d’amour, de passion et de volupté est un instinct naturel impliqué à notre tissu sous forme d’une subtile et puissante motivation qui nous oblige à accomplir, par nous-mêmes, l’accouplement indispensable pour la procréation et la continuité.

Sans cette puissante motivation, l’existence se serait arrêtée à Adam et Eve

Loin d’être un bonheur, le plaisir du sexe est un lourd et pénible fardeau infligé à l’être humain qui serait certainement plus libre et plus heureux s’il en était exempt.

Le plaisir de jouer, de s’amuser, de se divertir, de voyager, etc.., n’est qu’une motivation conçue pour garantir un équilibre psychologique et affectif vital pour une vie normale.

Le plaisir d’apprendre, de chercher, de découvrir, d’explorer etc.., est la motivation nécessaire et suffisante à une évolution constante et équilibrée de l’élément humain.

Cette importante gamme de plaisirs est conçue comme moyen qui garantit le précieux équilibre et permet à l’être humain d’exercer sa vie dans des conditions normales. C’est là qu’apparait la redoutable question que les matérialistes tentent de camoufler avec lâcheté : si tous ces plaisirs qu’exerce l’être humain ne sont que de stricts moyens de vivre, quel est donc l’objectif de cette formidable existence ?

En établissant les rapports rationnels entre l’homme et la consommation la religion a tout bonnement couvert le matérialisme et ses fervents adeptes de ridicule. C’est une chance inouïe pour tous ceux qui ont stupidement et, peut-être, inconsciemment basculé dans cet enfer de se récupérer.

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